« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle… Il demeure en moi et je demeure en Lui »
Pour moi aujourd’hui qu’est-ce que cela signifie?
Chair et sang pour un juif signifiaient l’être tout entier. Mastiquer, manger permet aux aliments de s’intégrer à mon être, ils m’apportent l’énergie nécessaire pour vivre.
Si je mastique la Parole du Christ par la méditation des Evangiles ou autres textes bibliques, progressivement cette parole prend corps en moi, elle devient la base, la référence lors de mes choix de vie et m’oriente de mieux en mieux vers un don de ma vie aux autres à la suite du Christ. Et le Christ, à qui je parle de plus en plus souvent, devient mon compagnon de route un ami, bienveillant qui veille sur moi. La méditation devient un lieu de paix et de bonheur.
Et la Cène ? Le Christ, habité par l’Esprit du Père a institué ce rite si surprenant, si incompréhensible pour la scientifique que je suis. Pourtant c’est un lieu matériel que le Christ me donne pour le rencontrer au plus intime de mon corps, de mon être, un moment où il me redit « Je suis avec toi quels que soient les obstacles », et où je peux lui redire « oui, je continue avec toi, pour faire ta volonté, continuons la route ensemble. »
Martine Vercambre
Comme elle résonne, la première lecture avec ce long temps de désert que nous venons de vivre ! Nous avons expérimenté la soif, le manque. Et dans ce désert, Dieu est venu nous rejoindre, autrement.
Aujourd’hui, je retrouve la joie de participer à la table eucharistique et j’en mesure la force. Tout comme je retrouve la joie de la rencontre avec les personnes âgées ou malades.
Qu’il est grand le mystère de ce petit bout de pain ! Un mystère qui me dépasse lorsque je vois les yeux pleins de larmes de celui ou de celle qui l’attendait parfois depuis longtemps. Des personnes isolées, en perte d’autonomie, résignées à suivre la messe dominicale à la télévision, et qui retrouvent à l’hôpital la joie de pouvoir recevoir la communion. Ou d’autres, en attente d’une opération ou d’un traitement lourd, qui trouvent dans ce tout petit bout de pain, la force et le courage pour poursuivre le chemin.
C’est bien toi, Seigneur, qui est présent dans cette hostie, je le sais, mais donne-moi d’en avoir pleinement conscience chaque fois que je m’approche de la table. Et même si humainement je ne peux comprendre ce mystère, je te rends grâce de nous en avoir fait don.
Sabine Llido
» Par Lui (Jésus), avec Lui (Jésus), et en Lui (Jésus), à toi Dieu le Père tout puissant, dans l’unité du St Esprit tout honneur et………..siècles. » Amen. En élevant simultanément et respectivement la coupe du pain et du vin dans un seul mouvement, prêtre et diacre nous présentent les cadeaux les plus précieux, « les coupes de bénédictions communion au sang et au corps du Christ « . L’instant est fort et je suis frappé par l’atmosphère qui s’y dégage et par la tenue de l’assemblée. Même le petit enfant qui joue sur le tapis arrête sa petite voiture pour regarder vers l’autel. Il doit se passer quelque chose d’important ! Moïse aujourd’hui nous ramène à la réalité, et nous met en garde : « Souviens-toi », »N’oublie pas « . Oui, il y a une autre façon de se perdre, ici se perdre prend l’aspect de l’oubli, l’oubli de dire MERCI, se perdre c’est l’ingratitude face aux cadeaux de Dieu. Vivre les bénédictions (béné-dictions, dire du bien) n’est ce pas une manière de vivre, toujours dans la gratitude, dans la reconnaissance, dans le MERCI en communion les uns aux autres, au Père, à son Fils, dans l’Esprit Saint.
Jean-Pierre Ricome
« L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur »(Dt 8,3)
Pendant le confinement, à une petite mesure, comme pendant la marche du peuple d’Israël dans le désert, nous avons éprouvé le manque, la peur peut-être, mais nous avons pu savourer à plein la parole de Dieu et ces échanges en sont le fruit. Aujourd’hui surgissent beaucoup de « serpents brûlants » : rancœurs, frustrations, jugements hâtifs et sans recul ni analyse, jalousies et comparaisons…un pays de « sécheresse et de soif ». Saurons-nous garder joie et espérance ?
La séquence est très belle : « Louons le à voix pleine et forte, Que soit joyeuse et rayonnante l’allégresse de nos cœurs ….. Il est présent dans un fragment aussi bien que dans le tout. Le signe seul est partagé, Le Christ n’est en rien divisé »
En Christ c’est la totalité et l’unité, Père, Fils et Esprit qui nous nourrit, c’est le Christ dans sa vie donnée. Il nourrit tout homme, «bon ou mauvais», ceux qui sont dans les règles et ceux qui sont en dehors ! Dans l’évangile, on comprend l’incompréhension et le scandale pour les juifs d’avoir à manger de la chair et à boire du sang! Le « pain vivant » met mieux en lumière l’importance des liens de fraternité et du don de soi ; le jeûne eucharistique le révèle avec plus d’acuité. Nous sommes une multitude « un seul corps » et Dieu veut nous nourrir tous. Comment ne pas se réjouir de la chance que nous avons, de l’espérance qui nous est donnée! Notre « Amen » c’est dire oui à la vie du Christ pour le louer ….et nous « retrousser les manches », là où nous sommes, sur notre bout de terre.
Marie-Claude Perez
Nous voilà avec ce texte dans ce que marque particulièrement l’Église catholique chaque dimanche : la lecture et la méditation de l’Évangile, suivie de la célébration de la vie donnée au monde par Jésus le Christ, qu’il nous invite à partager.
Au flot de mots parlant de vie -et jusqu’à la vie éternelle- répondent les mots de la vie courante nécessitant le manger et le boire : de là où nous en sommes, et au cœur de nos nécessités vitales, l’Esprit de Jésus vient nous entraîner pour réaliser comme une augmentation de notre vie chaque fois que nous parvenons à mettre l’amour au centre.
Si je m’en sens souvent incapable, je peux apprendre à le contempler et à m’en réjouir chaque fois que la fraternité humaine l’emporte au milieu des difficultés.
L’Église ne peut se dire vraiment celle du Christ que lorsqu’elle participe à envoyer chacun à cela. Dans le moment de la messe appelé ‘Prière universelle’, il y a toujours dans ce sens une intention pour elle, tant elle en a besoin… sentons nous en responsables si nous disons que nous sommes membres de ce corps.
Dominique Pain
L’Eucharistie est « Pain de vie ». Cette fête d’aujourd’hui doit raviver notre désir de communion avec Dieu pour demeurer en lui et lui en nous. Ces jours-ci, quelqu’un disait : « Toute Eucharistie est bien plus forte que tout le mal du monde ». C’est vrai, à chaque table Eucharistique, nous célébrons le sacrifice du Christ et sa victoire sur la mort et le péché. Nous rendons grâce à Dieu qui ne cesse de nous combler de ses bienfaits. C’est en lui que nous trouvons la vraie joie. Malheureusement, nous sommes trop souvent victimes de la routine alors que nous devrions être dans l’émerveillement. Nous entrons dans l’Eucharistie sans transition, sans préparation. Et nous repartons souvent sans avoir pris le temps d’accueillir Celui qui veut faire en nous sa demeure. Et surtout nous n’avons pas compris que nous sommes envoyés pour vivre la communion. Il nous faut aujourd’hui retrouver la force du message de l’Évangile. Quand nous sommes rassemblés pour célébrer l’Eucharistie, c’est vraiment LE moment le plus important de la journée. C’est Jésus qui nous rejoint et qui se donne. Il nous nourrit à la table de sa Parole et de son Corps. Malheureusement, beaucoup sont les grands absents : Tout cela n’est pas nouveau. Déjà, au moment où saint Jean écrit son évangile, il souffre beaucoup de la désaffection des communautés vis à vis de table Eucharistique. Alors, il leur rappelle avec force ce que Jésus avait dit aux juifs d’autrefois : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Que cette bonne nouvelle nous mette dans la joie, l’action de grâce, et donne un élan nouveau à toute notre vie.
Antoine Jordan
Cette année, nous fêterons avec d’autant plus de joie la solennité du St Sacrement du Corps et du Sang du Christ car au cours de la période de confinement nous avons été privés d’eucharistie. Nous avons pu connaître le manque et la soif de cette nourriture spirituelle.
Nous avons également été privés de la communion fraternelle avec les membres de la communauté paroissiale.
» Si vous ne mangez pas la Chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous « . Cf. St Jean 6.53.
Ce sacrement permet que se perpétue le sacrifice du Christ, l’envoyé du Père , et la circulation de la vie entre le Père et le Fils, entre Jésus et ses disciples. Par le Christ, cette vie est communiquée aux hommes en abondance.
» Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle « . Cf. 6.54.
A la différence de la manne, cf. première lecture du jour, Deutéronome ), nourriture terrestre donnée au peuple juif dans le désert, l’eucharistie est une force pour l’accomplissement de notre mission au quotidien et nous ouvre l’accès au royaume des Cieux.
» Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui « . Cf. St Jean 6.56.
Demeurer signifie un attachement définitif entre Jésus et ses disciples.Par la communion au corps et au sang du Christ, chacun d’entre nous reçoit le Christ, mais aussi que le Christ reçoit chacun d’entre nous . Cela crée une communion entre tous les membres de son corps que constitue l’Eglise.
Je termine par une citation de St Jean-Paul II
» Ainsi, l’eucharistie apparaît en même temps comme la source et le sommet de toute évangélisation puisque son but est la communion de tous les hommes avec le Christ et en Lui avec le Père et l’Esprit Saint. «
Vivianne Le Duff