Nicodème, Pharisien, donc rigoureux pour suivre la Loi, est intrigué par le comportement de Jésus. Il reconnait en Jésus un envoyé de Dieu, mais libre dans l’application de la Loi.
Jésus, saisissant le probable dilemme intérieur de Nicodème, lui dit qu’il faut changer sa manière d’envisager la Loi. Il lui faut renaître à une autre réalité. L’application stricte de la Loi, à la lettre, par des efforts personnels, conduit au jugement de soi-même et inévitablement, à une condamnation, (pas de lumière plutôt des ténèbres). Il faut s’ouvrir par la foi, la confiance, à une vie greffée sur la Vie, l’amour de Dieu par Jésus (la vie éternelle). Cette foi s’obtient en contemplant la vie du fils de l’homme (Jésus) greffé lui-même sur le Père. Jésus reçoit l’amour du Père pour sauver les hommes en les envoyant à leur tour sauver les autres en les aimant.
Jésus n’était pas encore élevé sur la croix (qui signe le don total et sans faille de toute sa vie) au moment de la rencontre avec Nicodème, mais il le sera au moment de l’écriture de l’Evangile par Jean. C’est par la foi (ouverture à Dieu), obtenue en élevant son regard vers le ciel (Dieu) que les Hébreux piqués par les serpents venimeux étaient guéris par Dieu.
Pour moi aujourd’hui: Grand mystère que cette greffe au Père par la foi en Jésus mort et ressuscité!
C’est bien la contemplation de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus qui est à l’origine du pacte que j’ai fait avec lui. Et la vie a ensuite magnifiquement confirmé cette alliance. Jésus n’est pas venu pour me juger mais me sauver. Il m’accompagne, je lui demande de m’ouvrir à sa volonté un peu plus chaque jour, je lui fais confiance et suis sereine car sûre de son pardon.
Martine Vercambre
Frères, Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui, il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus.
Oui quelle grâce, quel cadeau d’être chrétien…Déjà avec le Christ, nous sommes ressuscités…Déjà dans le Christ nous sommes au ciel : Je le redis pour que nous en prenions bien conscience.
Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui, il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus.
Vous avez remarqué Paul emploie une langue solennelle, rythmée. C’est une contemplation – de l’intérieur – une hymne à la bonté de Dieu. La bonté de Dieu ou ses équivalents revient trois fois, parsèment tout le passage : miséricorde, grand amour, don de Dieu. Oui Dieu n’est qu’amour il n’y a rien d’autre en lui. Il nous faut, avec l’évangile aller au bout de la contemplation de l’amour de Dieu il nous faut nous rendre compte du prix de la grâce, du prix de l’amour de Dieu…
Je vous invite à lever les yeux vers la croix… Nous contemplons un homme qui ne nous donne rien mais qui se donne lui…Jésus cet homme qui est passé en faisant le bien est allé jusqu’au bout…Il a tout donné…Mieux il a donné sa personne, il a donné Lui. Dans notre contemplation de la croix laissons nous guider par St Jean…Il nous entraîne jusque dans le mystère même de Dieu, de Dieu qui est Père, puisqu’il a un Fils unique. Le Père, ce fils, Il l’a donné. Déjà, le mystère où le Père et le Fils sont engagés se dévoile : le Père, par amour, a donné ce Fils; et le Fils, par amour, s’est donné
Mystère que Jean résume dans une phrase brève qui est d’une richesse inouïe, et qu’il répète aussitôt tant elle lui est précieuse : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. Ainsi tout homme qui croit obtiendra la vie éternelle. » Je contemple: Le Père nous donne Jésus son Fils et Jésus son Fils se donne…sans mérite de ma part…et ce cadeau de Dieu agrandit mon humanité…
Il me reste non pas à mériter ce don mais à lever les yeux vers Lui, à l’accueillir et le laisser me transformer pour que je vive mon humanité à la manière de Jésus…
Que nous reste-t-il à faire. Nous laisser humaniser par Lui, c’est ainsi que nous serons divinisés …
Jacques Chanut
De quoi avons- nous besoin d’être sauvés? Du manque de miséricorde certainement!
Les textes proposés ce dimanche nous parlent de Dieu qui a pitié de son peuple, Il veut son bonheur et sa vie. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » c’est le cœur de la Révélation. Voilà qui entre en résonance avec le chapitre de l’encyclique » La joie de l’amour » proposée à notre réflexion cette semaine. »Aider chacun à faire partie de la communauté ecclésiale pour qu’il se sente objet de miséricorde » et quelle que soit la situation de chacun. La grâce de Dieu est don gratuit pour tous, à nous d’être toujours en chemin pour mieux la découvrir. Nous sommes tous invités à recevoir la lumière, cela nous invite à quitter nos obscurités, à ne pas les accroitre pour les autres, à ne pas juger des obscurités ou lumières qui sont dans le cœur des autres, à nous plonger toujours plus dans la Parole qui nous est transmise et la vivre au milieu du monde. Quelle chance quelle grâce pour l’Eglise d’avoir aujourd’hui un pape qui écrive « noir sur blanc » ces boussoles. Qu’en ferons-nous?
Ce qui retient mon attention, ce n’est pas le serpent, mais c’est le fait qu’il soit élevé. Jésus, lui aussi, a été élevé sur une croix, et des générations d’hommes et de femmes, en le contemplant ont été guéris de tous les venins du monde. Regarder la croix, c’est être guéri de tous les venins du monde. C’est contempler le Christ qui jusqu’au bout fait confiance à son Père. Sur la croix, malgré la violence qui se déchaîne, Jésus continue de croire en l’homme, il ne désespère pas de cette humanité qui pourtant le crucifie. Jean qui dira au moment de la crucifixion du Christ : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé ». Les bras de la croix sont comme les bras de Dieu ouverts pour accueillir sur son cœur tous les hommes qu’il aime. Jésus, élevé sur la croix, nous confie son secret : c’est l’amour, l’amour jusqu’à l’extrême qui élève, qui fait grandir.
Rien de tel que les bras ouverts pour être à l’image et à la ressemblance du Père ! En contemplant le Christ en croix, nous apprenons à ouvrir les bras, là où la vie nous blesse. Face au deuil, à la séparation, à l’incompréhension, à la trahison, à l’injustice, la tendance à se refermer, se replier sur soi, sur sa solitude ou sa souffrance. C’est bien naturel et compréhensible ! Mais le risque est grand de s’aigrir, de se dessécher, de se désengager. Un autre chemin est possible, chemin ouvert par la croix du Christ. C’est par là que Jésus nous élève, avec lui, vers le Père qui nous attend tous, bras ouverts ! Il attend, les bras ouverts, tous ceux qui font la vérité, qui cherchent ce qui est bon et beau même en dehors de la foi chrétienne. Seigneur, tu nous élèves avec toi, tu nous remets debout, en état de marche à ta suite. Aide-nous à te suivre sur ce chemin de l’amour, du don de soi. Merci Seigneur.
Dans ce contexte de pandémie qui plonge le monde entier dans la détresse physique et morale, l’Eglise nous propose de nous réjouir. En effet, ce 4ème dimanche de carême est appelé de laetare (de la joie). Nous sommes à mi-chemin de la route vers Pâques, à l’aube d’une renaissance maintenant imminente, les ornements liturgiques du violet de la pénitence se teintent d’un peu de blanc pascal : rose).
« Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. » En nous faisant don de son fils, Dieu nous révèle qui il est : sa générosité, sa libéralité….il nous manifeste son amour sans limite et propose à chacun d’être sauvé. Dieu souhaite par le don de son Fils nous ramener à lui afin que nous ne fassions qu’un avec lui. Le don est le signe du pardon. Si nos infidélités nous éloignent de lui, Dieu ne cessera jamais de nous proposer de faire alliance avec lui ; toute l’histoire du peuple hébreu l’atteste. Nous avons été rachetés à grand prix par le sacrifice de Jésus qui a subi la passion et la crucifixion. Tournons notre regard vers le Christ, levons les yeux vers la croix source de notre salut car le Christ a dit : » Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit aura la lumière de la vie….. » (J8, 12) Tout comme le peuple hébreu qui à cause de son infidélité a été victime de morsures mortelles de serpent, et sauvé en regardant le serpent de bronze élevé sur un bâton, par Moïse et ce, à la demande du Seigneur. St Jean Damascène écrit : « Cette croix précieuse, l’arbre de la vie que Dieu planta dans le paradis (Gn2,9) l’a préfigurée (car, puisque la mort fut donnée par le bois, il fallait que par le bois fussent données la vie et la résurrection).
Dans la seconde lecture de ce jour, St Paul nous met en garde : » C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu. » Les œuvres bonnes que nous accomplissons ne sont pas de notre seul fait, mais elles témoignent que c’est la vie même de Dieu qui agit en nous.
En ce temps de carême, méditant le chemin de croix, nous avons conscience des souffrances supportées par le Christ pour nous sauver, nous mesurons le poids de notre péché, mais aussi l’amour et la miséricorde infinis du Père. Revenons vers Dieu, ne nous privons pas du sacrement de la réconciliation qui purifie, guérit, rétablit la relation avec notre Père. Demandons-lui de nous prodiguer sa grâce en abondance, de nous envoyer la force de son Esprit Saint afin que nous soyons de fidèles témoins aux yeux du monde.
« Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé…. Celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. » Seigneur, le monde a soif de ta lumière. Nous sommes peu nombreux à croire que le salut vient de toi. Par le baptême, nous avons reçu cette lumière, puissions nous ne jamais nous habituer à la porter. Que cette flamme reste vive, signe de joie et d’espérance dans le monde d’aujourd’hui. Que cette lumière éclaire tous ceux qui prennent des décisions qui engagent l’avenir, notamment dans le domaine de la bioéthique. Qu’elles les aident à réaliser les conséquences de leurs choix, et les amène à sauvegarder la vie. Que cette lumière rayonne à travers chaque baptisé pour que ton église soit ouverte, accueillante, sans jugement, pour qu’elle ait le souci de montrer à chacun, quel qu’il soit, ta miséricorde et ta tendresse. Que ta lumière vienne habiter mon cœur pour que je puisse dans le discernement répondre à ton appel, mettre mes pas dans les tiens.