partage d’évangile du dimanche 18 avril, « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour » (Lc 24, 35-48)

La première lecture nous montre Pierre, après la mort et la résurrection de Jésus, qui prend la parole devant la foule. Et son discours est étonnant pour le lecteur qui a du recul par rapport aux événements. Certes, le peuple a condamné le Christ, comme le dit Pierre, mais lui-même a t il déjà oublié qu’il a eu peur, lui aussi jusqu’à dire qu’il ne connaissait pas cet homme ? Pierre qui a trahi Jésus, harangue aujourd’hui la foule pour qu’elle se convertisse. Comme Pierre, chacun de nous est emmené à témoigner avec et malgré ses fragilités. Chacun de nous est appelé là où il est, comme il est. La seule condition me semble d’être en vérité. Quel que soit mon passé, à toute heure, Dieu me propose de me tourner vers lui, de me convertir. Quoi que j’aie fait, quoi que j’aie dit, tout cela sera effacé. Y compris toutes les fois où j’ai voulu vivre ma vie, seule, sans l’aide du Seigneur que j’avais remisé aux oubliettes. Le Seigneur est toujours là, à la porte de mon cœur, il attend seulement que je lui fasse signe pour m’irriguer de sa source.
L’évangile de ce jour est un récit d’apparition de Jésus ressuscité. Nous retrouvons les disciples d’Emmaüs. Ces deux disciples qui étaient bien tristes sur le chemin qui mène de Jérusalem à Emmaüs et que Jésus ressuscité a rejoints sur la route. Jésus qui leur a expliqué les écritures, et qu’ils ont reconnu le soir, lorsqu’il a rompu le pain pour eux. Jésus qui a alors disparu, les laissant dans la joie, heureux et impatients de témoigner de cette rencontre. C’est justement ce qu’ils sont en train de faire lorsque Jésus, à nouveau vient au milieu d’eux. Et Il redit ces mots déjà entendus, « la paix soit avec vous ! ». Jésus par cette nouvelle apparition, vient donner vie à leur témoignage. Il leur porte la paix, pas n’importe laquelle, la Paix qui vient de Dieu, celle que lui seul peut donner. Et il se montre aussi vrai homme, avec les blessures de la chair, un homme qui a faim et qui partage le repas avec ses disciples. Un homme capable de les amener à comprendre les Écritures, un homme qui leur fait confiance et les envoie en mission : « A vous d’en être les témoins »
Cet évangile est avant tout le récit d’une rencontre, une rencontre qui transforme, qui transfigure. De cette rencontre, nul ne peut sortir indemne. De cette rencontre qui donne la paix, jaillira la joie.

Chacun de nous depuis le baptême, a reçu l’enseignement de l’église : par nos parents, par le catéchisme, par des témoins rencontrés sur nos chemins de vie. Cet enseignement a pour vocation de prendre vie, par ce Christ ressuscité qui vient nous visiter comme il est  venu  visiter ses disciples. Où que nous en soyons de nos vies, ce que nous pouvons espérer de meilleur pour chacun de nous, c’est de rencontrer en nos vies le Christ ressuscité. Oui, La paix soit avec chacun de nous !

Les disciples d’Emmaüs racontent leur rencontre avec le Seigneur aux apôtres…Les apôtres font la même expérience qu’eux: le Christ est là au milieu d’eux et ils ne le reconnaissent pas de prime abord. Lorsque le Christ s’exprime pour donner sa paix, ils croient voir un fantôme: « frappés de stupeur, et de crainte… » Ils sont bouleversés traversés par des tas de pensées… Jésus cherche à les rejoindre. « Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi, Touchez-moi, regardez… » Et un peu plus loin, « Il leur montra ses mains et ses pieds » Mais rien n’y fait: « dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire et restaient saisis d’étonnement. » Jésus essaye encore de les rejoindre en demandant à manger…. Les signes, les miracles convainquent difficilement, ils peuvent être vécus comme des mirages. Au cours de sa vie, Jésus l’avait dit à ceux qui lui demandaient un signe  « Cette génération mauvaise demande des signes, il ne lui sera pas donné d’autre signe que le signe de Jonas. Comme Jonas est resté trois jours dans le ventre du grand poisson, de même le fils de l’homme restera trois jours et trois nuit dans le cœur de la terre » Mat 12, 40. Le seul signe prévu est sa mort et sa résurrection. Jésus rejoint ses disciples par les écritures comme il l’avait fait avec les pèlerins d’Emmaüs. Tous attendaient le messie. En relisant les écritures ils comprennent petit à petit que Jésus fut réellement le messie promis par Dieu. Progressivement des prophètes avaient orienté l’attente vers un messie « serviteur souffrant » envoyé par le Père non pour juger le monde mais pour que le monde soit sauvé par son amour. Un Dieu tout amour apparaissait dans certaines consciences.
Pour moi aujourd’hui : scientifique, je regarde à 2 fois ce qu’on me présente comme miracle. Ma foi n’est pas basée sur les miracles mais sur le témoignage des disciples ayant cru à la résurrection, et poussés par l’Esprit Saint  (sur les Évangiles). Et je suis émerveillée devant un Dieu qui s’est révélé progressivement à l’homme respectant sa liberté. Un Dieu tout amour qui s’abaisse. Ce n’est pas une conception naturelle d’un Dieu. Il fallait une révélation.
Martine Vercambre

« La paix soit avec vous ! » C’est la salutation normale pour un juif. Ici elle prend une autre dimension, elle signifie aux Apôtres le sens profond de ce que Jésus vient leur apporter en ce jour de la résurrection : la paix de Dieu.
Cette paix, c’est ce que cherchent ces  cœurs bouleversés par la mort violente de Jésus, la fin de toutes leurs espérances  et de leur foi. Le Christ est un messie de paix. La paix est importante, elle est le signe de la présence active de Dieu à l’œuvre en nous. Cette paix vient de la foi en la résurrection, de la certitude qu’elle est plus forte que la souffrance et que la mort, que la croix n’est qu’un passage. Cette paix  transforme tout et change le regard. C’est  parce que  les Apôtres ne sont pas en paix, qu’ils sont troublés, qu’ils ne reconnaissent pas Jésus. Jésus ressuscité  est à la fois le même, mais aussi différent, transfiguré par la paix qui émane de lui car il est passé par la mort. C’est le mystère de la résurrection à laquelle nous sommes tous appelés. Cette paix passe par le pardon des péchés. Les trois lectures de ce jour  abordent le sujet. Dans l’évangile selon St Luc, Jésus dit :  » ainsi il est écrit….que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations… » St Jean déclare :  » Mais si l’un de vous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus-Christ, le Juste. C’est lui qui par son sacrifice obtient le pardon de nos péchés……mais encore ceux du monde entier.  » Enfin, dans les Actes des Apôtres, c’est Pierre  qui a l’audace de reprocher au peuple d’avoir renié Jésus et de l’avoir tué ! Lui qui l’avait renié trois fois…  « Vous l’avez livré, Vous l’avez renié en présence de Pilate….Vous avez renié le Saint et le Juste…. » Malgré  son triple reniement, Dieu  a pardonné à Pierre et lui a confié d’être le  Berger de ses brebis. Le mystère de la Pâque, c’est le pardon des péchés qui conduit à la paix du cœur. D’ailleurs, c’est dans la seule prière que Jésus a enseigné  à ses Apôtres  » pardonne-nous nos offenses  comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés   » Seul le pardon conduit  à la paix  et permet de vivre la lumière de la résurrection, il y a une conversion à faire. Nous avons nous aussi à recevoir le Christ ressuscité, convertir notre cœur, tourner notre regard vers Dieu  afin qu’il nous donne sa paix, le pardon de nos péchés  « Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.  » Le terme accomplissement court dans toute la Bible… Le projet de Dieu ne se réalise pas sans l’adhésion de l’homme car Dieu respecte sa liberté. L’homme est pleinement acteur, pas de scénario écrit d’avance. En relisant les Ecritures, on découvre la patience de Dieu vis-à-vis de son peuple qui lui est infidèle et se tourne vers lui dans les épreuves. Quand Jésus dit  » il fallait  » il fait découvrir à ses Apôtres la lente maturation de l’humanité, il ouvre leur cœur à l’intelligence des Ecritures. Le Dieu  d’amour devait  nous révéler le visage de Dieu sur le visage d’homme, faire le don de son fils, le livrer en sacrifice pour le pardon de nos péchés. Pour nous entraîner au delà de la mort, à la résurrection et à la vie éternelle.
 « A vous d’en être des témoins.  » A la suite des Apôtres, devenons des témoins du Christ ressuscité et vivant. Soyons confiants  car l’Esprit agit en nous. Soyons familiers des Écritures, osons dire notre foi par nos paroles, mettons notre vie en cohérence avec ce que nous annonçons.

Les disciples, les apôtres ne sont pas les seuls à reconnaître Jésus dans le pain partagé, ils sont les premiers mais c’est à toutes les nations qu’Il s’offre. Grand « travail » de Jésus: ouvrir l’intelligence à la compréhension des Ecritures ; les deux sont indissociables: l’accueil, le partage et la rencontre, mais en même temps la lecture de la Parole pour pouvoir être témoin. Quelle chance pour nous tous ces témoins qui ont «gardé sa parole, gardé ses commandements », ont osé redire ce qu’ils avaient vécu. C’est bien le cœur du message ; Jésus avec nous ,comme il était avec les disciples sur les chemins d’Emmaüs ou maintenant avec les 11 apôtres , lui qui est mort et ressuscité pour le pardon des péchés , pour nous sauver ; il est ici bien vivant ,mangeant du poisson grillé avec tous . « Tournez-vous vers Dieu pour que vos péchés soient effacés » Merci Seigneur pour ce pardon donné le premier, tellement difficile à exprimer pour certains dans les mots du Notre Père : « comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés »…au point qu’ils n’osent venir te rencontrer et entrer dans ton Eglise. Prenons le temps de prier pour eux. Portons aussi dans la prière tous nos amis musulmans en ce temps de Ramadan. Le Coran est riche en évocation de la miséricorde ; ils se tournent vers Dieu « al rahman » Le Miséricordieux et pour beaucoup ont à cœur d’œuvrer pour un vrai partage, loin des caricatures et amalgames que certains se plaisent à encourager.