Dans cet évangile, il y a le vigneron, la vigne et sur la vigne les sarments. En d’autres termes, Dieu le Père, Jésus le fils, et chacun de nous. Le vigneron prend soin de la vigne, il sélectionne les sarments, les taille, pour qu’ils portent du fruit, pour que la vigne soit belle. C’est la gloire du vigneron. Cette image nous éclaire, elle rend compte de notre relation avec le Christ Jésus et avec Dieu le Père. Nous sommes le corps du Christ, chacun de nous est un membre de ce corps. Nous sommes les sarments d’une même vigne, une vigne choyée, entretenue, aimée par Dieu notre Père. Il y a des sarments qui ne donnent pas de fruits, la condition pour donner du fruit, c’est de demeurer en Christ, c’est que les paroles du Christ demeurent en nous, c’est d’être disciples du Christ. Nous sommes appelés à nous enraciner en Christ, à l’image du sarment qui trouve la vie sur la vigne. Pour cela nourrissons-nous sans cesse de la Parole de Dieu. Puisons dans les textes bibliques, dans les psaumes, dans les enseignements du Christ, cette parole capable de nous donner vie, chaque jour. La lecture de St Jean nous indique l’essentiel : mettre notre foi dans le nom du Christ Jésus, et nous aimer les uns les autres. La parole nous nourrit, le service du frère nous met en relation avec le Christ Jésus « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. » « Alors demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous ». A notre échelle humaine, ces paroles peuvent ressembler à du chantage. Quel est ce Dieu qui entrerait dans une relation de « donnant, donnant » ? Ne doutons pas de l’amour du vigneron pour sa vigne, signe de l’amour de Dieu le Père pour chacun de ses enfants, pour chacun de nous. Au cœur de notre quotidien, aussi difficile soit-il, croyons que notre Père prend soin de nous, vivons dans la confiance, dans l’espérance. Nourris de la parole, de la relation d’amour et de bienveillance entretenue chaque jour avec nos proches, nous serons ancrés en Christ, nos yeux s’ouvriront, nos oreilles entendront, et nous pourrons croire que le Seigneur nous accordera tout ce qui est bon pour nous. Seigneur, que ta volonté soit faite !
L’Alliance nouvelle entre Dieu et les hommes se réalise en Jésus : « Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron. Demeurez en moi comme moi en vous. Moi je suis la vigne, et vous les sarments ». Ne faire qu’un avec Jésus pour porter beaucoup de fruits. « Demeurez en moi » ne cesse de répéter Jésus dans ce passage de l’Evangile (8fois). C’est en écoutant la parole du Christ et en la mettant en pratique que nous demeurons en Dieu et que Dieu demeure en nous. Ce qui nous fait porter du fruit, un fruit d’amour, c’est notre lien avec le Christ, notre insertion dans le Christ. Accueillons la sève de l’amour, de cet amour plus fort que toute haine. Accueillons la sève de l’unité. Accueillons la sève de la paix. Accueillons la sève de la justice. Accueillons la sève de l’espérance au cœur de nos impatiences et de nos désarrois. Quelle sève coule en nos veines, dans les veines de notre communauté chrétienne ? Sommes-nous vraiment greffés sur le Christ ? Cette vie du Christ en nous, nous rend capables d’aimer à la manière de celui qui accueillait les exclus et les pauvres, qui apaisait les souffrances et redisait à chacun l’amour du Père. Restons unis au Christ et nous donnerons beaucoup de fruit. Comme pour l’apôtre Paul, si nous le laissons faire, Dieu fera du vieux sarment mort de notre cœur une vigne féconde.
Dans les textes proposés ce dimanche le verbe « demeurer » est repris plusieurs fois, il évoque pour moi la paix, la stabilité, la sécurité, le cœur à cœur dans la prière ; tout ceci est nécessaire pour se laisser «tailler » au bon endroit : celui de nos paresses, de nos refus, de nos révoltes parfois. Pour que la sève circule, un émondage est nécessaire et Dieu est là pour y veiller. Les fruits, seul Dieu peut les reconnaître car ce serait déjà bien si nous pouvions offrir quelques bourgeons! Qu’en ce printemps ils « annoncent le Seigneur aux générations à venir » et aident l’Eglise à se construire et se multiplier d’une façon toujours nouvelle : un beau chantier pour l’Ancre et les jeunes mariés !
Restons branchés sur le Christ ! Pour donner de beaux fruits … Chaque dimanche nous fait découvrir d’une autre manière le mystère du temps pascal. Cette semaine nous est proposée l’image de la vigne tirée de I’ Ancien Testament (Isaïe, 5) Il attire notre attention sur le lien qui nous unit au Christ ressuscité : le cep (la souche) sur lequel sont greffés les sarments, nous qui formons le peuple de Dieu.
L’Église, peuple et vigne de Dieu : Dans Isaïe 5 verset 7 : » La vigne du Seigneur, le tout Puissant, c’est la maison d’Israël ». L’Église est le nouveau peuple de Dieu né de la mort et de la résurrection du Christ. Après l’ascension et la Pentecôte, l’Église devient le corps visible du Christ (Actes des Apôtres, 9 verset 31) : » L’Eglise sur toute l’étendue de la Judée, de la Galilée, de la Samarie vivait en paix, elle s’édifiait et marchait dans la crainte du Seigneur et grâce à l’appui du Saint Esprit, elle s’accroissait. Demeurer en Christ, c’est demeurer dans l’Église dans la relation, dans la communion avec Dieu mais aussi avec nos frères chrétiens greffés sur le même cep. L’Église est le signe visible de la présence du Christ parmi nous. Circulation de sève, d’amour qui permet aux sarments de se développer, de porter du fruit. Certains sarments ont besoin d’être émondés, certains même d’être coupés, dans Saint Jean : » Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève… Demeurer en Christ « Demeurez en moi comme moi en vous. » Comment entretenir la relation ? Demeurer en Christ, se laisser saisir par lui et ainsi devenir ses disciples : » C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. » (Dans Matthieu 7, verset 16) Le lien fondé sur la foi en Christ se vit dans l’amour et la vérité en paroles et en actes : ne pas juger, ne pas condamner, ne pas exclure……aimer sans condition. Savoir reconnaître sa voix et la manifestation discrète du Saint Esprit dans notre quotidien. Connaître les écritures n’est pas suffisant, il faut en faire l’expérience du doute, de la peur…croire avec notre cœur, notre intelligence. C’est par notre témoignage de l’espérance qui habite en nous que nous pourrons annoncer au monde la foi qui nous anime. Accepter tout ce qui est écrit dans les écritures, même ce qui nous dérange. L’évangile nous appelle à l’abandon, à mourir à nous-mêmes. La clef, c’est la résurrection mais il faut passer par la croix… Quand les sarments de la vigne demeurent dans l’amour, la vérité, la foi au Christ, l’Église témoigne du vrai visage du Christ ressuscité et porte du fruit.