Partage d’évangile du dimanche 24 janvier, « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 14-20)

Nous écoutons aujourd’hui saint Marc, avec un évangile qui ressemble étrangement à celui de dimanche dernier. Le fond est le même, il s’agit de l’appel des premiers disciples. Sur la forme, c’est tout autre chose aujourd’hui. Jean-Baptiste a été arrêté. Comme si la page de l’Ancien Testament était tournée… et Jésus annonce « Le règne de Dieu est proche ! Convertissez-vous et croyez à l’évangile ». L’Evangile, c’est la Bonne Nouvelle. Celle qui va nous être annoncée dans le Nouveau Testament.
Dans la suite du texte, Jésus appelle à deux reprises deux frères, des pêcheurs qu’il invite à devenir pêcheurs d’hommes. Des pêcheurs, ce sont des hommes de la mer, des hommes simples dont le métier permet à tous de subsister. Hommes marqués par le travail, la vie de famille, ils sont entre frères, Jacques et Jean sont même avec leur père. Ils mènent une vie simple, sans prétention.

Et Jésus demande à ces hommes de devenir pêcheurs d’hommes. Qu’est ce que cette expression pouvait évoquer pour ces hommes à l’époque ?  Et qu’est ce qu’elle évoque pour moi aujourd’hui ? Devenir pêcheur d’hommes, n’est ce pas savoir accueillir, tendre la main, offrir une écoute ? Le pêcheur d’hommes n’est-il pas là pour manifester la tendresse de Dieu en toutes circonstances, bien loin des contraintes imposées par une loi trop stricte ?
La seule chose que Jésus ajoute c’est « Venez à ma suite ! » Et ils y vont, aussitôt, en toute confiance. Quelle leçon pour moi Seigneur, tu m’appelles à ta suite, je ne sais pas de quoi sera faite ma mission, mais je te fais confiance, tu me montreras le chemin.
Et le psaume en écho, éclaire cette page d’évangile, et m’offre une prière que je peux prononcer chaque jour. « Seigneur, enseigne moi tes voies, Fais moi connaître ta route, Dirige-moi vers ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve.»
Je rencontre parfois des personnes qui me disent ne pas savoir comment prier. Souvent, je leur conseille de lire les psaumes. Chaque phrase du psaume d’aujourd’hui est un trésor que je peux murmurer sans fin, comme les hébreux dans le désert, sûre que le Seigneur entendra ma prière.
Seigneur, comme les apôtres de l’évangile, je veux marcher à ta suite. Montre moi le chemin, Dirige moi, Tu es le Dieu qui me sauve. Seigneur, garde-moi dans tes pas !

En préambule, l’Eglise a institué le 3ème dimanche du temps ordinaire celui de la parole de Dieu. Il ne saurait y avoir de parole de Dieu sans sa mise en œuvre par ceux qui l’écoutent et en vivent. Elle prend chair à travers  ceux qui la font vivre et pour qui elle est vie.
Le passage décrit dans cet évangile se déroule après l’arrestation de Jean-Baptiste par Hérode ce qui met fin à sa mission de précurseur. Le sort réservé à Jean-Baptiste préfigure celui  du Christ, de ses apôtres, c’est le lot commun  à tous les prophètes. Comme les prophètes, Jean-Baptiste et ensuite Jésus proclament la conversion. Après son baptême au Jourdain, son  passage au désert, Jésus retourne en Galilée et c’est là qu’il commence sa prédication, la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu; dans ce pays où on se demandait  « Que peut-il en sortir de bon ? « 
 » Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. » Nous touchons au but. Pour le peuple d’Israël en attente, le projet d’alliance de Dieu avec son peuple allait enfin se concrétiser. Voici la Bonne Nouvelle, le royaume de Dieu approche, nous n’avons qu’à l’accueillir. C’est déjà une réalité. Au baptême de Jésus, les cieux se sont déchirés, le ciel communique avec la terre, la voix du Père se fait entendre :  » Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour. »
  » Convertissez-vous et croyez à l’évangile. » La conversion (qui veut dire en hébreu faire un demi-tour) à laquelle nous invite Jésus, c’est croire que le don de Dieu est actuel et gratuit. Se convertir, c’est croire à la Bonne Nouvelle d’un Dieu amour et pardon, et que son amour inconditionnel s’adresse à tous les hommes. Cette Bonne Nouvelle nous est révélée par Jésus dans les Béatitudes et mise en pratique tout au long de son ministère. Dieu est toujours à la recherche de l’homme, présent à nos côtés, provoquant la rencontre par des signes, mais nos yeux sont souvent aveuglés et nous ne savons pas le reconnaître. Parfois, sur une parole, sur presque rien, notre vie peut basculer.
L’appel des disciples : La pédagogie de Jésus. Jésus rappelle qu’il n’y a pas de rencontre sans déplacement, sans quitter ses sécurités, sans aller au-delà de l’entre-soi. Jésus va au devant de ceux qu’il  veut appeler. Il les rencontre à partir de ce qu’ils sont et les appelle par leur nom, Il ne fait pas pression, il n’y a pas d’intrusion. Il fait un pas qui invite l’autre à faire librement le sien. Jésus n’a pas fait miroiter à ses disciples quelque chose pour eux, mais pour les autres ; il les associe à sa démarche, à sa mission de  » repêcher   » les hommes.
Pour conclure, en cette fin de semaine consacrée à prier pour l’unité des chrétiens, je dirai que c’est Dieu  qui fait l’unité, par lui, avec lui, en lui et ce à condition que chacun revienne au Seigneur et accepte  de mettre sa vie en conformité avec l’évangile.

A l’appel de Jésus, ses disciples quittent tout sur le champ et le suivent. Cela m’a souvent interrogée!  Certes, Jésus avait un regard infiniment bon qui pouvait retourner les personnes. Et, il y a encore aujourd’hui des conversions fulgurantes, des coups de foudre… Mais la plupart des conversions se font avec du temps et Dieu se montre patient pour respecter notre liberté. L’évangéliste Jean raconte qu’André avait rencontré Jésus auparavant sur les bords du Jourdain et il est possible que le second disciple qui était alors avec André soit Jean lui-même. On peut alors imaginer que Jean a parlé à son frère Jacques de sa rencontre avant l’appel de Jésus. Nous ne saurons jamais ce qu’il en fut exactement.
Le magnifique petit conte de Jonas est là pour mettre de l’humain dans ces appels, même si le passage proposé par la liturgie de ce dimanche ne le montre pas. Ce texte me fait très plaisir, il dédramatise ma difficulté à répondre à l’appel, et il me montre l’infinie patience de Dieu et sa grande tendresse: Dieu appelle Jonas qui fuit dans la direction opposée… Dieu veille sur Jonas, et, par la tempête et la protection dans le poisson, Il l’amène à accepter la mission. Cette mission  lui semble impossible (3 jours pour traverser la ville) pourtant quand il la réalise, elle lui semble facile (à peine une journée) Mais au lieu d’être heureux d’avoir participé à la conversion des Ninivites, Jonas bougonne, et Dieu avec une infinie tendresse le ramène à la raison et lui montre avec l’épisode du ricin, combien il aime aussi les Ninivites: Nous sommes tous appelés quel que soit notre caractère!!!
Martine Vercambre

Les premiers disciples de Jésus sont pour nous des modèles comme ils le furent pour les premiers chrétiens. Après la Résurrection de Jésus et après la descente de l’Esprit sur eux à la Pentecôte, ils sillonnèrent le monde méditerranéen en proclamant avec confiance et avec amour la Bonne Nouvelle que Jésus est toujours vivant et qu’il ne meurt plus. Avec des compagnons ils créèrent les premières Églises dont parle saint Paul. Ils ont pu dire alors « la Bonne Nouvelle, est proclamée à toute créature dans le monde entier.
Nous sommes les héritiers dans la foi en cette Bonne Nouvelle de l’Évangile qui est toujours actuelle. Comme eux nous sommes invités par Jésus à le suivre et à marcher derrière lui, sur de nouveaux chemins. Ces chemins sont aussi variés que le sont les personnes et les groupes qui décident de l’accepter comme leur Seigneur et Sauveur, mais ils se résument tous dans le seul et unique commandement de l’Alliance nouvelle : « Aimez-vous les uns les autres ».
Nous sommes chanceux de nous rattacher à ces témoins de la Bonne nouvelle au fil des âges et nous sommes invités à l’être nous aussi dans notre temps. Elle nous invite à regarder plus loin et plus haut. Elle nous donne l’occasion de partager comme les pêcheurs de Galilée notre amour de Celui que nous avons décidé de suivre et d’imiter. C’est dans des petits gestes à notre portée qu’apparaitra la lumière qui nous habite, la Bonne nouvelle de l’amour gratuit de Dieu pour chaque personne car, quelle qu’elle soit, elle a du prix aux yeux de Dieu, notre Père. Sa voix résonne en notre cœur comme pour les premiers disciples : « Venez à ma suite ». N’ayons pas peur de quitter nos filets et de répondre à son invitation. C’est la grâce que je nous souhaite de tout cœur.

Chapitre 1 de l’évangile de Marc, la mission de Jésus commence officiellement, elle commence après celle de Jean-Baptiste qui vient de s’achever par son arrestation, sa décapitation !  Rien n’arrête et n’arrêtera  la mission de Jésus. Avec Jean Baptiste le royaume de Dieu est tout proche, avec Jésus le royaume de Dieu est bien là. Comment l’entendre aujourd’hui pour nous ? Aujourd’hui il ne s’agit pas de jouer le prophète de bonne  de mauvaise  augure, mais vivons le temps présent, pas hier et pas demain, vivons l’instant présent comme les habitants de Ninive :  » Aussitôt « . « Aussitôt les gens de Ninive crurent en Dieu……se vêtirent de toile de sac. » jonas3,5. Et pour insister  sur l’urgence du temps présent Paul nous dit : »frères je dois vous dire le temps est limité ……….car il passe ce monde tel que nous le voyons « .  1 Co 7,29. Alors ne perdons pas de temps, comme toi Seigneur, allons à la croisée des chemins  à la rencontre de nos frères et partageons leur joie, leur peine, là commence  notre mission d’aujourd’hui.  » Seigneur  enseigne  moi   tes voies, fais moi connaitre ta route « . Ps 24
Jean-Pierre Ricome