Dans notre vie d’homme, si nous connaissons des périodes de doute, de désespérance où tout semble perdu, tournons notre regard vers la croix, témoignage de l’amour ineffable du Père. Malgré l’infidélité de son peuple Dieu nous a donné son fils qui a accepté de souffrir la passion, la mort pour nous sauver. Cette passion représente notre humanité crucifiée par le péché, les épreuves telles que la maladie, l’injustice, la solitude, etc…. Tous ceux qui ont été victimes de trahison, d’abandon, de torture physique ou morale, de jugement peuvent se reconnaître en lui.
« Avec le Christ, je suis un crucifié. » écrit St Paul ( Galates 2,9). Le Christ est proche sur mon chemin de croix. C’est à son image et avec lui que nous devons mener nos luttes contre le mal et le péché. Aimons en acte et en vérité à son exemple. Cette croix dont le Christ a fait l’expérience nous invite à des renoncements. Il y a des combats qui ne sont pas les nôtres mais ceux de Dieu, laissons-le agir en nous car nous le savons » rien n’est impossible à Dieu « . Il vient pénétrer au plus profond de notre être et permettre que la cuirasse de notre âme se fendille, répandre un onguent sur nos blessures et les guérir.
» Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous. » Ayons confiance, Dieu peut percer toute situation même la plus inextricable….transfigurer notre quotidien. Toutefois, Dieu ne s’impose pas ; il nous a créés libres ; il demande notre accord et notre collaboration. Abandonnons-nous entre ses mains, acceptons de faire sa volonté et renonçons à nous-mêmes. N’attendons pas, cet appel est pour nous aujourd’hui. Pour nous y aider, reconnaissons notre propre péché, laissons-nous réconcilier avec Dieu car sa miséricorde est infinie, elle répare et reconstruit. Recevons son pardon dans le sacrement de réconciliation et accueillons-le avec humilité. Acceptons aussi de dire » me voici, je viens faire ta volonté « , de marcher sur les pas du Christ, d’être des témoins de son amour avec la force de l’Esprit Saint. Laissons-nous instruire par Dieu, écoutons le prophète Isaïe » Chaque matin, il éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute. » (Is 50,4). Soyons familiers de sa Parole.
Quel beau texte, qui peut être lu à 2 niveaux, un niveau historique et une relecture de l’histoire du Salut. Il a été écrit après la Résurrection! Quel moment extraordinaire, haut en couleurs! Jésus monte vers le Temple, la maison de son Père, vers son sacrifice et la Résurrection pour sauver le monde, dans la maîtrise, la dignité, la gloire et l’humilité. Il est appelé au secours et acclamé. Tout se passe aisément comme Jésus l’a pré-vu. Jésus avait-il organisé cette montée publique pour dire, une fois encore, qu’il est maître des évènements et qu’il les désire? Sa grande conscience des faits révèle le lien intime avec le Père. Jésus arrive à Jérusalem par l’est, de Jéricho, comme la lumière à l’aube. Il entre comme un roi d’Israël qu’on intronise monté sur un âne (monture des rois). Mais l’ânon n’a jamais été monté, c’est l’intronisation d’un nouveau roi, d’un nouveau règne. Il n’a pas de harnais mais les manteaux de ceux qui l’accompagnent, Jésus est humble et implique la foule dans son œuvre. La foule l’acclame, le reconnait. Et Jésus se laisse reconnaître comme un pardon donné par avance. Comme à la fête des Tentes où les Juifs célébraient dans la joie la royauté de Dieu et l’attente du Messie, la foule jonche le sol de branchages, agite des feuillages et crie « Hosanna » ce qui signifie à la fois « Sauve-nous donc! » et un cri de joie et « béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » . La foule est en liesse et porte Jésus jusqu’au Temple. Il y arrive en souverain. Puis « Il inspecte du regard toutes choses. C’était le soir » Jésus est conscient de l’épreuve dramatique qui l’attend maintenant.
Pour moi aujourd’hui? Jésus a permis à la foule de manifester sa reconnaissance même si elle va l’abandonner et le renier en partie. En faisant cela Jésus me touche. Il me demande de contempler son œuvre, de la reconnaitre, de le remercier, de le louer. Et même si ce que je fais est bien imparfait, Jésus m’assure de son pardon.
Martine Vercambre
Les « Rameaux » : Un dimanche festif, après ce long temps de carême, de désert. La fête qui annonce Pâques, porteuse de joie et d’allégresse, celle qui fait revenir la lumière dans les yeux des chrétiens. J’en ai fait l’expérience en gériatrie, lorsque j’ai vu ces personnes que l’on aurait pu croire « déconnectées » reprendre vie, tenter d’entonner le refrain Hosanna en brandissant le rameau d’olivier qui venait d’être béni. Combien de fois dans leur vie ces personnes ont célébré les rameaux ? Quels souvenirs sont revenus effleurer leur mémoire ? J’ai vu aussi leur joie de pouvoir déposer ce brin de rameau sur leur table de chevet. Rameaux, annonce de la Pâques, nous offre déjà des signes de re-naissance.
Et pourtant cette foule qui t’acclame Jésus, est la même que celle qui voudra te crucifier dans quelques jours. A l’image de cette foule, je porte ma part d’ombres et de lumières. Dieu de miséricorde vient transformer mes ténèbres en lumières. Je te présente mes fragilités et mes faiblesses, prends pitié de moi, Seigneur !
Dans les textes de ce jour, je suis émerveillée par le texte d’Isaïe. « Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole soutenir celui qui est épuisé. Chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille pour qu’en disciple j’écoute. » Je reçois ce texte comme un cadeau, il me rappelle le don qui m’est fait, chaque jour, pour vivre la mission à l’hôpital. Seigneur tu me donnes tout ce dont j’ai besoin, à moi d’avancer dans la confiance.
Sabine L.
La célébration des Rameaux nous rappelle comment a commencé la dernière semaine de Jésus. Cette entrée triomphale à Jérusalem, suivie de sa Passion où tous laissent Jésus à son sort : abandon par ses disciples et condamnation par la foule, nous indique que cet abandon et cette condamnation ne sont pas ce qui va arrêter le dessein de Dieu. Jésus abandonné, meurtri sur la croix, inaugure un temps nouveau. Sa mort est une victoire sur le mal et sur le péché, sur la haine et sur les exclusions, sur l’orgueil et sur la suffisance, sur les ténèbres et sur l’obscurité. Elle est un triomphe qui symbolise son entrée à Jérusalem. L’entrée triomphale à Jérusalem annonce le véritable triomphe qui est celui de la Croix. Ce triomphe c’est celui de l’amour de Dieu qui donne son Fils, Jésus, sorti du sein du Père, qui se fait l’homme des douleurs portant les péchés du monde, mais, en même temps, donnant à tous ceux et celles qui croient en lui la vie éternelle dans laquelle son Père le fait entrer pour toujours en le ressuscitant des morts. Ce Fils donné et ressuscité, nous entraîne derrière lui si nous avons foi en lui. Belle victoire, que celle de l’Amour!
Que cette semaine Sainte nous trouve ouverts et ouvertes à renouveler nos perceptions de ce que Dieu nous donne en Jésus. Décidons-nous de croire en Lui. Notre prière pourrait être « Seigneur, je crois, mais augmente ma foi », car c’est par la foi en Jésus que j’obtiens la vie éternelle. Il est le seul chemin par où se répand l’Amour fou de notre Dieu pour chacun et chacune d’entre nous. Blaise Pascal écrivait: « Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde : il ne faut pas dormir pendant ce temps-là. Je pensais à toi dans mon agonie, j’ai versé telles gouttes de sang pour toi ». Comme saint François d’Assise devant le crucifix à San Damiano : Prions en disant : « Grand Dieu, plein de gloire et vous mon Seigneur Jésus Christ, je vous prie de m’illuminer et de dissiper les ténèbres de mon esprit, de me donner une foi pure, une espérance ferme et une charité parfaite. Faites, Ô mon Dieu, que je vous connaisse bien et que je fasse tout selon votre lumière et conformément à votre sainte volonté». Bon chemin vers Pâques !