partage d’évangile du dimanche 31 janvier, « Il enseignait en homme qui a autorité » (Mc 1, 21-28)

Un exorcisme, ça nous paraît dater d’un autre temps où on attribuait tous les maux à des tourments du démon, et pourtant les cas de possession existent encore, et si la psychiatrie identifie et soigne les troubles de la pensée et du comportement, elle ne suffit pas à guérir, à remettre debout la victime dans sa dignité d’enfant de Dieu.
Et cette victime, ce peut être moi, qui révèle la présence du Christ comme une menace de destruction, qui prétends tout savoir sur tout ou qui n’arrive pas à me débarrasser d’un travers, d’une addiction ou d’une angoisse.
Un seul peut me guérir, le Christ qui, par son amour et sa puissance, a autorité pour le faire et il ne me demande qu’une chose : croire qu’il le peut et qu’il veut mon bien, qu’il vient me sauver et non pas me perdre.

Les auditeurs de la synagogue sont surpris par l’autorité de Jésus. Pourquoi?  Son  enseignement devait faire écho en eux, à des expériences vécues, Jésus  parlait vrai, juste, ajusté à la Vie. Jésus était un vivant! L’autorité naturelle est liée à la Vérité de la vie.
Par opposition, les scribes étaient, probablement souvent, des répétiteurs de la Loi peu incarnés, culpabilisant ceux qui ne pouvaient pas respecter la Loi rigoureusement: c’est à dire à peu près tout le monde… Le peuple était endigué, non libre. Les scribes avaient eux aussi une autorité mais légale, liée au pouvoir.
Jésus était libre, il avait reçu la foi juive de Marie et Joseph. Il l’avait passée au crible de son vécu, probablement dans la prière avec son Père du ciel pendant les 30 années de sa vie cachée. Il connaissait ainsi, les limites de la Loi, et il s’était ancré en son Père par une relation de confiance et d’amour. A son baptême par Jean, il a été conforté dans cet amour par la voix venue du ciel. Les 40 jours de méditation au désert, lui ont permis de clarifier son chemin …Il est devenu  un vivant, solide, sans peur, libre par rapport à l’institution juive de l’époque, il parlait en son nom « quillé » dans l’amour de son Père.
Et moi? La prière, la méditation sur la Parole, me fortifie dans ma confiance en Dieu, en son amour, mais c’est encore et toujours fragile. Ce n’est pas toujours facile de témoigner de ma foi dans un monde indifférent ou hostile.
Jésus a pris des apôtres, pour l’accompagner dans sa mission. C’est avec ma famille-Eglise locale, que je peux m’ancrer de plus en plus dans la confiance en l’amour de Dieu et aller à la rencontre du monde.
Martine Vercambre


Dans la lecture du livre du Deutéronome, je vois déjà l’annonce de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, homme parmi les hommes, et qui plus est, l’annonce de sa résurrection : Parce qu’il est Dieu, que son message est celui-là même de Dieu, il ne mourra pas !
Et l’Evangile de Marc, en réponse à cette annonce, décrit Jésus qui enseigne à la synagogue, un jour de sabbat. Il enseigne avec autorité, non pas comme les scribes nous dit l’évangéliste. Pourtant les scribes étaient la véritable autorité du temple à l’époque. Ils avaient la connaissance des écritures et la faculté de transmettre ce savoir.
Qu’est ce que Jésus, sur un plan humain, pouvait avoir de plus que les scribes ? Comment pouvait-on reconnaitre en lui un vrai prophète ? Que cache ce terme d’autorité ?
Intervient alors dans le texte un homme tourmenté par un esprit impur. Un esprit qui parle, un esprit qui sait, un esprit qui a la connaissance. « Tu es le saint de Dieu, es tu venu pour nous perdre ? (sous entendu ‘’nous les esprits impurs ?’’ » Cet esprit impur ne symbolise-t-il pas tout le mal qui est enfoui en chaque homme et que Jésus pourra faire disparaître, permettant à un homme nouveau de se révéler (à condition qu’il y consente !) ?
Jésus parle avec autorité. « Aujourd’hui, écouterez-vous sa parole ? Ne fermez pas votre cœur comme au désert » nous dit le psaume.
Ecoutons les paroles du Christ, convertissons-nous, croyons à l’évangile, laissons-nous guider par son enseignement, renonçons au mal qui nous fait sombrer, accueillons le message qui libère.
Aujourd’hui, dans ma vie, Dieu se révèle par des témoins, nouveaux prophètes, emplis de la présence du Christ en eux. Qui sont-ils ? Est-ce que je sais les reconnaitre ? Est-ce que j’entends leur message ? Est-ce que je me sens déplacée ? Prête à me mettre en route ?
Et moi, suis-je suffisamment nourrie de la parole de Dieu pour devenir prophète ? Pour faire signe ?

Ne parle du Christ qu’à ceux qui t’interrogent, mais vis de telle façon qu’on t’interroge !
Le témoignage passe avant tout par les actes, par la façon d’être, d’accueillir le prochain.
Habite moi Seigneur Jésus, Efface-moi en toi, rends moi transparent à ta présence.
Alors je deviendrai prophète !

Ce passage d’évangile  se situe après l’appel des premiers apôtres au début du ministère public de Jésus. St Marc nous présente celui qu’il veut nous faire connaître comme un homme qui enseigne avec autorité et qui guérit, libère et sauve. Jésus enseigne avec autorité. L’évangéliste présente l’enseignement de Jésus comme  » un enseignement nouveau, donné avec autorité.   » Ce terme « autorité  » est souvent mal entendu. Etymologiquement  il est dérivé du verbe augmenter. L’autorité implique une obéissance dans laquelle chacun garde sa liberté. Jésus fait autorité par la force de son enseignement en totale cohérence avec ce qu’il vit. Allons plus loin, la force du témoignage du Christ fait autorité parce qu’il est à la fois le message et l’auteur du message.  Les  forces du mal espèrent rendre impossible la venue du royaume de Dieu   et se manifestent violemment.
Jésus  vient apporter la guérison des corps et les âmes, il nous libère, il nous sauve.  Les esprits mauvais liés à Satan savent que Jésus veut les détruire car Jésus est venu pour anéantir les démons.
 » Que nous veux-tu,  Jésus de Nazareth ? « Ces paroles résonnent en nous et aucun de nous s’est mis à crier … et pourtant ne sommes-nous parfois tourmentés par un esprit mauvais ?  Nous sentons que l’évangile de Jésus voudrait bousculer nos réflexes de fermeture, que la parole vivante et puissante de Jésus voudrait pénétrer au plus profond de notre âme et chasser toute crainte …..
Jésus nous propose aujourd’hui encore  et sans nous lasser de ne pas rester enchaînés, de retrouver notre liberté, de faire de nous des  êtres de communion.  L’homme tourmenté par un esprit  mauvais  a proclamé :  » Es-tu venu pour nous perdre ?  »  Que répondons-nous ? Retrouver l’entière liberté demande du temps, tout un cheminement. C’est celui auquel nous convie l’évangile dans son entier.
Comme les premiers  disciples  ont appris progressivement à connaître Jésus grâce au compagnonnage  qu’ils entretenaient avec lui, nous aussi, à leur suite, pour être de fidèles témoins, nous devons entretenir la relation avec Jésus par la prière, la lecture et la méditation des textes sacrés , les sacrements. La qualité de notre vie chrétienne, la cohérence entre nos paroles et nos actes sont le gage de la crédibilité de notre témoignage. Au cours de cette semaine, demandons au Seigneur, d’aller pas à pas vers lui, avec toute notre humanité.

L’autorité de Jésus est dans la ligne des prophètes, elle se manifeste d’abord par le fait qu’il ne s’abrite pas derrière l’autorité d’autres rabbis. Il parle à partir de sa propre expérience de Dieu.
Un de ses auditeurs réagit en cris et vociférations. « Un homme tourmenté par un esprit mauvais », nous dit l’évangile. Osons donc nous identifier à cet homme ! Peut-être que son cri viendra nous rejoindre dans notre souffrance intérieure. Car nous le connaissons bien cet être qui ne trouve plus de paix en lui-même tant il est dominé par les réalités obscures qui l’habitent. Il est comme déchiré entre la partie profonde de lui-même qui ne demande qu’à être aimée et cet esprit mauvais qui le domine et l’isole.
Il a perdu son unité intérieure au point que, dans ce morcellement de sa personne, il ne dit plus « je « mais « nous » : « Es-tu venu pour nous perdre ? » Sa prison intérieure est plus dure que celles que bâtissent les hommes. Face à Jésus, il vit une déchirure entre son désir d’être sauvé et la révolte qui le tient encore. Nous le connaissons bien, parce qu’il sommeille en nous. Il y a en chacun de nous des démons qui règnent en maîtres. Le fait est là : en chacun de nous, comme dans toute l’humanité, le Mal demeure un terrible mystère et une réalité que nul n’ignore et à laquelle personne n’échappe.
Dans le meilleur des cas, nous cherchons à résister à l’ennemi intérieur ; mais souvent nous collaborons. Nous n’avons pas tellement envie d’être libérés : il faudrait prendre des initiatives, faire des choix difficiles, s’engager personnellement, alors que jusqu’à présent, d’autres (nos démons) nous ont dicté la conduite à tenir. Nous sommes complices des forces du mal et nous avons envie de crier, nous aussi, en perdant nos replis sur nous-mêmes et nos fausses sécurités, de devoir payer prix de cette libération : « Es-tu venu pour nous perdre ? » On ne sauve sa vie qu’en la perdant…
Jésus ne se laisse rebuter par les hurlements et les menaces. Derrière les grimaces et les cris, il a déjà reconnu la souffrance d’un enfant bien-aimé de Dieu, d’un frère et l’appel au secours qu’ils cachent. Il récuse la note de toute-puissance qu’évoque l’expression de l’homme tourmenté : « Tu es le Saint, le Saint de Dieu ! » Sa seule puissance, c’est celle de l’amour. Et la force de l’amour ne se déploie que dans la plus radicale humilité.
« Silence ! », dit-il… Et c’est désormais dans ce silence que cet homme jadis tourmenté va renaître à la paix intérieure, à la liberté et à la maîtrise de lui-même. Que cette Parole d’aujourd’hui pénètre en nous. En ce dimanche Présentons-lui toutes nos blessures et toutes nos maladies physiques, psychologiques ou spirituelles, et il nous fera accéder à une vie nouvelle et libre dans l’Esprit Saint.
Christian Chanliau+

Dans le récit de ce jour, le mal s’impose là où on ne l’attendait pas. Jésus adressait son message de Bonne Nouvelle et son appel à se tourner vers Dieu qui n’est qu’amour et pardon. Un homme tourmenté par un esprit mauvais se met à crier. Son cri vient peut-être nous rejoindre dans notre propre souffrance intérieure,  ce déchirement qui faisait dire à l’apôtre Paul : Le mal que je ne voudrais pas faire, je le fais ; le bien que j’aimerais faire je ne le fais pas. Oui, nous le connaissons bien cet être humain qui ne trouve plus de paix en lui-même. Il est comme déchiré entre cette partie profonde de lui-même qui ne demande qu’à être aimée et cet esprit mauvais qui le domine et l’isole. Je pense à cet homme qui, dans sa cellule, faisait cette remarque : « Dans le fond, moi j’ai deux prisons : la première c’est ma cellule avec la porte blindée et les barreaux aux fenêtres. Mais la deuxième, c’est la plus dure, c’est la haine que j’ai en moi. Comment je vais pouvoir m’en sortir ? ››
Voilà ce qu’il faut entendre derrière les cris de l’homme tourmenté. Il crie parce que, dans son désordre intérieur, il n’est plus capable d’une parole qui ouvre à un échange avec l’autre.  « Es-tu venu pour nous perdre ? ››
Dans ce combat, il faudra bien perdre quelque chose. Nous n’en finirons pas de dresser la liste des démons qui nous habitent. « Es-tu venu pour nous perdre ? ›› demande l’esprit mauvais.
Remarquons ce « nous ››. Les esprits mauvais sont légions dira Saint Marc. Mais oui ! Jésus est bien venu pour les perdre. Jésus a renoncé à la puissance qui lui permettrait de dominer le monde. Sa seule puissance, c’est celle de l’amour. Il n’a d’autre autorité que celle de sa vie donnée. C’est pour cela qu’il refuse la note de toute-puissance qu’évoque l’expression de l’homme tourmenté : « Tu es le Saint, le saint de Dieu. ››
« Silence ! ›› dit-il. Et c’est désormais dans ce silence que cet homme jadis tourmenté va renaitre à la paix intérieure.
« Silence ! ›› Qu’est-ce que le Seigneur m’invite à faire taire en moi ? Viens faire taire en moi Seigneur tout ce qui me tourmente. Viens chasser mes peurs. Donne-nous ta paix.

Jésus enseigne « en homme qui  a autorité», son enseignement donné avec autorité est nouveau pour ses auditeurs. « Autorité», voilà un mot qui aujourd’hui a mauvaise presse! Il vient du latin « augere »: faire grandir élever. En Eglise aussi ce mot fait problème : quand l’Eglise se tait on lui reproche son silence quand elle parle on pense qu’elle veut imposer ses choix. Aujourd’hui, où l’autorité n’impose plus, où prendre et laisser est devenu légitime, beaucoup sont pourtant en attente de sens. Son autorité Jésus la tient de sa cohérence entre ce qu’il dit et ce qu’il fait, de sa façon d’être à l’écoute de ceux qui souffrent, même un jour de sabbat dans la synagogue ; elle lui donne pouvoir face au Mal, c’est là une nouveauté qui étonne et est un danger pour des esprits habitués aux textes écoutés et abondamment commentés par les scribes.
Moi aussi je suis invitée à une écoute nouvelle, à une autre façon de faire attention à ceux que je rencontre. Je me laisse également interpeller par les propos de Paul de dimanche dernier et de ce dimanche. Quand Paul écrit aux chrétiens de Corinthe, c’est pour répondre aux problèmes divers qui se posent concrètement à eux. Paul a fait le choix d’inculturer le christianisme dans la société dans laquelle il baigne: l’Orient gréco-romain est en continuelle évolution, tout un monde de cultures, d’origines, de religions différentes. Aujourd’hui Paul est considéré par les uns comme un féministe qui a reconnu les charismes de femmes d’exception et par d’autres comme un misogyne ; de fait la place de la femme fait déjà débat dans les communautés chrétiennes. Je relève surtout le souhait de Paul : »être libre de tout souci »; que nous dirait-il aujourd’hui? Comment plaire au Seigneur?
Au cœur des « affaires de ce monde » bien envahissantes ,sous la pression des médias, réseaux sociaux, course au profit, gestion de crise sanitaire
Au cœur de nos réflexions actuelles sur la bioéthique, complexes et clivantes
Au cœur de nos couples mariés si fragiles car pour certains seul compte le bien-être personnel
Que le psaume aide notre prière : »Aujourd’hui écouterez- vous sa parole? »