Pentecôte, fête de l’Esprit ! Il n’y a rien de plus universel, et en même temps de plus méconnu que l’Esprit de Dieu, dont nous fêtons aujourd’hui la venue sur la jeune Église, au jour de la Pentecôte. Rien de plus universel : c’est l’Esprit qui nous fait vivre. Le mot hébreu signifie « respiration », « souffle », et vous vous rappelez certainement le chapitre 2 de la Genèse, où il est raconté que Dieu, après avoir façonné un homme avec de la glaise, a soufflé dans ses narines un souffle de vie. Dieu à l’origine de toute vie: c’est ce qu’exprimait le psaume que nous chantons aujourd’hui :« Tu retires ton souffle, ils expirent, ils retournent à la poussière ; tu donnes ton souffle, ils sont vivants. » Dans toute la pensée biblique, nous sommes vivants grâce à cet Esprit, au souffle de Dieu : il nous donne sa vie.
Le récit de la première Pentecôte chrétienne se trouve au Livre des Actes. Que s’est-il passé ? Les apôtres étaient là enfermés dans l’enceinte du Cénacle. Le mot « enceinte » a deux significations : il désigne la femme qui attend un enfant, et aussi les murailles d’une ville, et d’une manière plus générale, tout ce qui enferme. L’Esprit de Dieu refuse toutes les enceintes. Comme il a provoqué violemment l’accouchement d’une humanité diversifiée en détruisant la tour de Babel, de même, à laPentecôte, on a l’impression que tous les murs disparaissent d’un seul coup pour permettre l’accouchement d’une humanité nouvelle (l’Église) où tous pourront s’entendre, malgré les différences de races, de langues, de nationalités, d’ethnies.
Les Apôtres étaient enfermés dans leurs peurs, ils réalisent tout à-coup, sous l’action de l’Esprit, que leur mission est pour le monde « sur toute la surface de la terre. » Et dès ce matin-là, ils vont communiquer. Il n’y aura pas qu’une seule langue : chacun garde ses particularismes, mais tout le monde entend la Bonne Nouvelle. Avec les murs qui s’écroulent, disparaît dans l’Église la barrière des langues. Il n’y a plus d’enceinte. Voici enfin l’ouverture nécessaire à l’unité-universalité.
Ce qui veut dire pour chacun de nous, baptisés dans l’Esprit, qu’il faut toujours faire attention, personnellement, à regarder avec une grande bienveillance tous ceux que la Providence met sur notre route, dans notre quartier, notre école, notre milieu de travail. Nous avons reçu l’Esprit d’amour. Si nous le laissons travailler en nous, nous serons une Église ouverte, bienveillante, accueillante, où l’on vivra la diversité. Et, les murs étant tombés, il y aura beaucoup de gens qui désireront vivre de l’Esprit d’amour.
Christian Chanliau
Dimanche après dimanche pendant le temps de Pâques, comme les apôtres, nous comprenons nous aussi un peu plus le mystère. Il faut du temps pour comprendre, pour reconnaître. « Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi…….ils ont vraiment reconnu ……….que tu m’as envoyé « Jean 17,1-11 (24/5).
Avant l’épreuve de la mort, du calvaire et de la croix, Jésus prie, supplie son Père,
« Glorifie moi, glorifie ton Fils » Jean 17, 1-11 (24/5). Je l’entends comme un cri, un appel, ne rien lâcher, tout assumer et seul.
« Afin que le Fils te glorifie « . Je l’entends maintenant comme l’accomplissement achevé de l’envoyé du Père, pour chacun de nous, pour nous sauver.
Après « Glorifie-moi », après « je te glorifie « , après « glorifie les « (les apôtres), c’est à notre tour de dire nous Te glorifions, nous Vous glorifions, de le proclamer tous ensemble d’un seul et même corps(Co12), d’une seule voix, celle de la louange, de la reconnaissance, de l’Amour donné, de l’Amour reçu, seule voix capable d’être entendue, comprise de tous quelles que soient nos diversités.
Pentecôte aujourd’hui est ce feu d’artifice éclairé par l’Esprit qui vient nous dire :
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Jean 20,19. Je l’entends comme un appel, plus qu’un appel, c’est un ordre.
Gloire au Père et au Fils, et au Saint Esprit, Amen, Alléluia .
Jean-Pierre Ricome
Pentecôte :
Cette fête de la Pentecôte, c’est celle de l’Esprit Saint qui ne cesse de renouveler l’Eglise depuis vingt siècles. C’est ce même Esprit que nous sommes invités à accueillir dans notre vie. Pour cela, il nous faut nous ouvrir à ce don de Dieu. Être sous l’emprise de l’Esprit c’est sentir en nous la présence de Dieu qui est source de paix et de joie intérieure. Accueillons cette présence de l’Esprit Saint dans la prière. C’est vrai que nous avons parfois du mal à prier. Nous cherchons des méthodes, des conseils… En fait, c’est l’Esprit Saint qui prie en nous. Je crois que la meilleure attitude c’est de faire silence et de Le laisser parler. Je commence à avancer dans la prière quand j’ai compris que prier ce n’est pas d’abord parler mais se taire. Ce n’est pas pour rien que Jésus a dit : « Heureux les pauvres de cœur », ceux qui sont entièrement ouverts au don de Dieu. Avec lui, nous pourrons nous imprégner de l’amour qui est en Dieu pour le communiquer à tous ceux qui nous entourent. Nous sommes envoyés dans le monde pour témoigner de l’espérance qui nous anime. Devant la foule, les apôtres se mettent à proclamer les merveilles de Dieu. La première de ces merveilles, c’est l’annonce de Jésus Christ mort et ressuscité. Ils n’ont plus peur de témoigner, même devant ceux qui l’ont fait mourir sur une croix.
En ce jour, nous te rendons grâce, Seigneur, pour le don de l’Esprit Saint que tu renouvelles à chaque Eucharistie. Apprends-nous à ouvrir nos esprits et nos cœurs à son souffle. Qu’il soit avec nous pour nous aider à mieux comprendre le message de l’Evangile. Avec lui, nous pourrons mieux aimer nos frères et sœurs ; et nous pourrons leur annoncer la Bonne Nouvelle avec confiance et amour.
Antoine Jordan
Fête de Pentecôte, la venue du St Esprit sur les apôtres.
Quand j’étais enfant, j’ai appris au catéchisme que les chrétiens croient en un seul Dieu en 3 personnes : Père, Fils et St Esprit.
Que le Père était tout entier dans le fils et tout entier dans le St Esprit et ainsi pour les 3 personnes de la Trinité.
J’avoue que plus tard, j’ai essayé d’en approfondir le sens et ainsi de donner une place au St Esprit dans mes prières.
Le symbole des apôtres de Nicée Constantinople nous explicite la relation entre les 3 personnes.
Une homélie dans laquelle le prêtre définissait le St Esprit comme relation entre le Père et le fils me paraît éclairante. Il faisait un parallèle avec un couple où chacun prend en considération les aspirations de l’autre, s’enrichissent l’un l’autre en se donnant, ils créent une relation d’amour.
Jésus fait don à ses disciples du St Esprit » Moi je prierai le Père, il vous donnera un autre défenseur qui sera avec vous pour toujours : l’Esprit de vérité. » et » Je ne vous laisserai pas orphelin, je reviens vers vous. » (Cf : jean 14,28)
Le St Esprit n’est pas un bien dont le Christ nous ferait cadeau, il est son propre Esprit dont il vit et qui l’unit à son peuple.
Cet Esprit, Jésus le répand sur ses disciples, sous l’aspect du souffle (Cf : Jean 20, 29-22), après sa résurrection et sous la forme de langues de feu, le jour de Pentecôte. (Cf : Actes 2, 1-3)
Cet Esprit se communique à chaque homme. Nous le recevons plus particulièrement au baptême et à la confirmation. Le fils et l’Esprit sont inséparables dans le don d’eux-mêmes.
Confions-nous au St Esprit, qu’il nous donne ses 7 dons : la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété, la crainte de Dieu, ainsi que les fruits qui s’y rattachent.
Vivianne Le Duff
Nous voici à la fin de la période d’enfermement des apôtres dans la peur : que leur souhaite Jésus? La paix ; que leur donne-t-il? L’Esprit ; que leur commande-t-il? Sortir en ‘mission’, puisqu’il les ‘envoie’… mais c’est une mission conforme à celle qu’il a reçu, pas une mission qu’ils se définiraient ; pour quoi faire? Aider les hommes à faire la vérité sur eux-mêmes, les aider à se relever pour qu’ils se remettent en marche.
La peur, la paix à recevoir, l’Esprit qui est le moteur, sortir, se relever et aider à se relever : quel être humain pourrait être incapable de se reconnaître dans ces expériences?
Dominique Pain
Alléluia ! Aujourd’hui la Parole, sous l’action de l’Esprit, prend chair en chaque disciple et atteint les juifs de toutes nations. Cette Parole, qui vient révéler les merveilles de Dieu, est source de stupéfaction et d’émerveillement, et donne naissance à l’église universelle. L’Evangile nous montre les disciples terrorisés, verrouillés, qui s’ouvrent à la paix et à la joie que leur porte Jésus ressuscité. Ces récits m’interpellent profondément. A l’image de ces premiers convertis, j’ai reçu la Parole, j’ai reçu l’Esprit, j’ai reçu la Paix du Seigneur. Je suis membre de ce corps qu’est l’Eglise, et je suis envoyée. Baptisée pour former un seul corps, comment est ce que je me situe dans ce grand corps qu’est l’église ? Un corps avec sa part humaine et sa part divine, un corps animé par l’esprit de Dieu, un corps capable du meilleur comme du pire. C’est cette église faite d’ombre et de lumière, que je dois accepter telle qu’elle est, en accueillant tout d’abord chacun de ses membres et en recherchant en chacun d’eux ce que le Seigneur y a déposé de beau et bon. Seigneur rappelle moi chaque jour que ta Parole est à l’origine de ce corps, et que ton Esprit le fait vivre. Donne-moi de me nourrir de ta parole, d’avancer dans la confiance, d’accueillir l’œuvre de l’esprit, et de témoigner de la joie dont tu es la source !
Sabine Llido