Partage d’évangile du dimanche 4 octobre : ‘les vignerons homicides’

Le soin, la ténacité envers nous pour rester en relation : voilà ce que Dieu montre et fait.
Quelles réponses mises en lumière par l’évangéliste? Le refus, le rejet, pire encore : le crime… Mais aussi l’évocation de ceux qui sauront faire produire du fruit en réponse à l’amour du Père.
Des réponses humaines qui tuent, en même temps que des réponses qui font vivre, nous en sommes témoins dans l’actualité quotidienne ; dans nos vies nous pouvons bien voir aussi ce qui mène à la relation vivante et ce qui la détruit : je suis appelé à être responsable face à l’appel de Dieu à la relation fraternelle et à la relation avec Lui, ce qui est tout un ; je suis capable de tuer cette capacité, capable aussi de la faire fructifier… mais avec Lui.
Dominique Pain

Comme dimanche dernier, Jésus s’adresse aux grands prêtres et aux anciens par une parabole sur la vigne. Le maître prend grand soin de sa vigne, il lui donne  le meilleur, avant de la confier aux vignerons. Nous lisons dans l’échec des serviteurs et du fils du maître envoyés récupérer le produit de la vigne l’échec de la première alliance, et la promesse d’une nouvelle alliance avec de nouveaux vignerons : « une nation », ou plutôt l’ouverture vers l’universel, toutes les nations ?
Le fils mis à mort, le Christ, met fin à la violence, par sa mort il ouvre la possibilité d’un nouveau Royaume. En donnant sa vie il en devient la pierre d’angle.
Dans la 1ère lecture, on retrouve la même description du soin donné par le maître à sa vigne, mais cette fois c’est elle qui donne du mauvais fruit, non les vignerons.
Nous sommes déconcertés par la dureté de ces textes, la destruction de la vigne chez Isaïe, la punition des vignerons (ils sont mis à mort et la vigne leur est enlevée) dans l’Évangile de Matthieu.
Le psaume 79 nous étonne aussi car c’est Dieu qui est accusé de nuire à sa vigne, mais il s’ouvre sur l’espoir que Dieu protège sa vigne si le peuple revient vers lui.
Ainsi nous comprenons ce qu’est le Royaume, quand nous cheminons avec le Christ dans l’intime de notre vie.
Comme les mauvais vignerons, nous nous comportons en propriétaires de la vigne, nous cherchons le pouvoir et non le service.
Nous aussi rejetons le Christ quand nous quittons le chemin : nous n’admettons pas sa façon de tout donner, de donner la priorité aux plus petits (« les derniers seront premiers »), les miracles, sa passion et sa mort… Nous ne le suivons pas jusqu’au bout.
Comment savoir jusqu’où aller ? Saint Paul nous éclaire en nous invitant à prier et rendre grâce à Dieu, et en nous indiquant ce qu’il faut mettre en pratique.
Et quand nous nous éloignons du Royaume, la miséricorde et la patience de Dieu sont là, inlassables.
Partage du mardi à St-Vincent

A travers les textes de ce jour, nous entendons des questions de la plus haute importance : Qu’avons-nous fait de la vigne du Seigneur ? Savons-nous que nous en sommes tous responsables ? Certes c’est bien Dieu qui nous a créés, c’est lui qui nous a donné la vie. Mais n’oublions jamais qu’il nous a donné la responsabilité de la création et donc de nous-mêmes. Un jour, nous aurons à rendre des comptes. Nous savons tous que la vigne demande beaucoup de travail, il faut s’en occuper toute l’année.
Cet évangile est aussi pour chacun de nous. Le Seigneur nous a confié les biens du Royaume. Il nous a confié la bonne nouvelle de l’Evangile. Elle doit être proclamée partout dans le monde entier. Il fait de nous ses enfants ; il met à notre disposition d’immenses richesses spirituelles ; il a mis sur notre route des frères et des sœurs à aimer. Si nous ne sommes pas fidèles à cette mission, elle sera confiée à d’autres.
Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes envoyés pour témoigner de l’Evangile du Christ. Mais nous ne devons pas oublier que nous ne sommes pas à notre compte. La mission n’est pas d’abord notre affaire mais celle du Seigneur. Nous vivons dans un monde qui cherche à le mettre dehors. Mais son amour crucifié sera plus fort que tout. C’est avec lui que notre vie portera du fruit.
Demandons-lui qu’il soit toujours avec nous et nous toujours avec lui pour vivre pleinement de ce don.
Antoine Jordan

Dans cette parabole, adressée aux grands prêtres, aux anciens on ne peut qu’admirer le grand soin  que le propriétaire déploie pour s’occuper de sa vigne.
Dieu prend un soin infini pour la création qu’il nous offre.
« Il partit en voyage » : quelle confiance, quelle liberté nous sont laissées !
Mais les vignerons veulent s’approprier la vigne jusqu’à tuer le fils, l’héritier. Ils ont oublié celui qui a planté, celui qui a donné son fils. Admirons l’acharnement à sauver.
Même attitude avec Adam : »Où es-tu? » ; même attitude avec Pierre ; Son amour est toujours premier pour tirer chacun du mauvais chemin emprunté.
Pourtant, à sa vigne Dieu a mis une clôture, une tour de guet : il sait que nous avons besoin d’être protégés, d’avoir des balises, sa Parole, des témoins .
Il en est un en ce 4 octobre qui mérite d’être fêté : François d’Assise, lumière sur nos chemins de conversion, qui nous aide à rencontrer et louer ce « Dieu de la paix » dont parle St Paul et Dieu qui prend soin de sa création.
Nos demandes sont très nombreuses mais quel vigneron suis-je, aujourd’hui ?
Marie-Claude Perez

Quelle merveille, ce texte des vignerons homicides! J’y touche l’amour absolu du Christ pour tout homme, même criminel.
La vigne c’est le peuple d’Israël, les vignerons, ceux qui doivent diriger le peuple vers Dieu, les prêtres, les scribes…moi parfois
Ces hommes, par le passé, ont tué les prophètes envoyés pour éclairer la route vers Dieu. Puis, Dieu a envoyé son fils Jésus qui fit face, dans le Temple  à ces grands qui voulaient le tuer.
Pour faire réfléchir les prêtres sur ce qu’ils sont en train de faire, Jésus, à la fin de la parabole, leur demande «Eh bien! quand le maître viendra, que fera-t-il à ces vignerons? »  Et les grands prêtres  répondent: « Ces misérables, il les fera périr misérablement… » Ils se jugent sévèrement eux-mêmes, ce que ne fait pas Jésus.
Jésus ne relève pas cette punition, mais il tourne les regards fermés des empêtrés de la violence, vers la réussite, vers la beauté de la réalisation du plan d’amour de Dieu: Le fils, tué, va devenir la pierre angulaire, la pierre qui va porter tout l’édifice de Vie créé par Dieu. Les cieux s’ouvrent avec cette mort, signe d’un amour sans faille. Jésus remet au Père la Vie qu’il a reçu de Lui et il devient le tronc, le cep, par lequel passe toute sève de Vie. Jésus va à la mort en lien profond avec son Père. Il réalise sa mission.
Et pour moi aujourd’hui? Suis-je  une vigneronne homicide?
Oui quand je préfère ma sécurité au partage de ma Vie. Mais le Christ me montre et m’entraine par sa présence mystérieuse, aux partages et aux services, petites morts à moi-même mais source de la grande Vie
Martine Vercambre

De nouveau Jésus s’adresse aux grands prêtres et aux anciens, de nouveau il raconte une histoire, de nouveau il annonce le royaume de Dieu. Ces serviteurs que les vignerons ont tués, ne sont-ils pas les prophètes qui se sont  succédé dans l’ancien testament ? Et le fils du propriétaire n’est-ce pas Jésus lui-même qui dans cette parabole annonce déjà sa passion ? Quant à la pierre d’angle rejetée par les bâtisseurs, n’est-ce pas encore Jésus et l’annonce de la résurrection ?
Comment cette parole résonne-t-elle en ma vie aujourd’hui ? Je fais partie de cette nation à qui le royaume de Dieu est offert. Est ce que je mesure chaque jour le don qui m’est fait ? Est ce que je suis prête à l’accueillir et à rendre grâce ? Qu’est ce que cela change dans le quotidien de ma vie ? Ne suis je pas comme ces anciens et ces grands prêtres, enfermée dans mes connaissances et mes certitudes? Seigneur, viens changer mon cœur, ouvrir mes yeux, pour que je sois témoin vivant de ton royaume. Amen !
Sabine Llido