Ce passage d’évangile, cette prière de Jésus à son Père manifeste l’intimité, la relation d’amour qui unit le Fils à son Père.
Le Fils vit du dialogue d’amour avec son Père. De cette plénitude d’amour nous avons reçu grâces sur grâces.
Ce texte m’a fait également réfléchir au » grand passage » à la Vie après la mort.
En méditant ce texte, 3 mots : la gloire (glorifier), la vie éternelle et le don (donner) ont retenu mon attention, j’ai effectué des recherches et je vous en communique le fruit…..
En introduction :
» Père, l’heure est venue «
Cette heure centrale, l’heure de l’accomplissement du dessein de Dieu, enfin le mystère va être révélé aux hommes. Rien ne sera plus comme avant….
Désormais, les croyants rentreront dans l’intimité entre le Père et le Fils.
» Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. »
En terme biblique, le terme glorifier signifie manifester, faire connaître le rayonnement d’une personne.
Dieu se manifeste aux hommes dans toute sa sainteté.
Jésus met sa gloire à nous transmettre la connaissance du seul vrai Dieu. Il nous a ouvert les yeux sur la bonté sans mesure de son Père, pas comme un maître qui livre une doctrine mais dans sa prière.
» Il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. »
La vie éternelle, c’est l’état de ceux qui connaissent Dieu.
Les croyants qui accèderont à la vie éternelle connaîtront et vivront de l’intimité entre le Père et le Fils.
Le don est un acte totalement gratuit. Le oui de Jésus qui a donné sa vie pour nous donne part à l’éternelle gloire.
Le Père donne au Fils qui, lui-même, donne au monde. La relation entre Dieu et son fils se résume en 3 mots : amour, dialogue et partage.
» Moi, je prie……pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à Toi. »
Jésus ne prie pas pour le monde, mais seulement pour ceux qui ont reçu la Parole et qui ont cru qu’Il était l’envoyé de Dieu.
Vivianne Le Duff
Dans l’évangile de ce dimanche, chaque parole de Jésus a du poids et une grande résonance, il y a de quoi être ébloui!
Cette intimité entre Jésus et son Père en qui Il a toute confiance est un bain de douceur et de bonheur…à la veille de mourir sur la croix !
Ce que nous venons de vivre dans le confinement a pu parfois-à une toute petite dimension- nous inviter et favoriser cette intimité par la prière, par un temps plus grand pour lire et partager Sa Parole. Que ces moments d’intimité soient source de joie pour tous; plus particulièrement pour ceux qui ont bien des épreuves à affronter : la maladie, la précarité, la souffrance d’être persécuté dans plusieurs pays, parfois aussi chez nous ; c’est dur de voir abîmer une croix, comme au pic St Loup, au Carlit, l’an passé, ou même une petite statue de la vierge de Santa Cruz à Oran! Ces gestes sont fruits de l’ignorance et de l’aveuglement de certains.
Dans le Credo nous disons « Je crois à la vie éternelle ». Jésus nous donne cette vie éternelle, une vie partagée avec Dieu.
Cela me fait penser à ce qui se célèbre aux obsèques : le grand prix de chaque vie dans laquelle Dieu a été présent grâce à tous les liens que la personne a tissés. Beaucoup de personnes sont présentes à la célébration pour dire ces liens. C’est le moment de célébrer Dieu qui veut s’associer à tout humain.
Jésus prie pour nous qui sommes dans le monde : quelle force et vitalité nous devrions avoir!
A la veille de célébrer la venue de l’Esprit Saint, dans cette attente, demandons à Jésus de nous donner la même confiance que ceux réunis dans la chambre haute.
Marie-Claude Perez
Jésus prie son père -c’est souvent noté dans les évangiles- mais ce n’est pas souvent que nous sont rapportées les paroles qu’il lui adresse.
A la fin de sa vie de vrai homme au milieu des hommes, le voici qui évoque la ‘gloire’ qui semble signifier sa relation à son père de toute éternité ; et dans le même mouvement il prie aussi pour les hommes et les femmes qui l’ont suivi, en qui il se dit glorifié.
‘Toi, Moi, Eux’ : entrer dans ce mouvement de vie ; comment sommes-nous entraînés à dire avec lui ‘je viens vers toi’?
Dominique Pain
« Père, l’heure est venue, glorifie ton fils afin que ton fils te glorifie »
Qu’est-ce que la gloire de Dieu?
Pour moi, ce ne peut pas être la magnificence des rois qui maintient un écrasement, une distance, entre Dieu et les hommes. C’est, je crois, la Vie en plénitude, faite d’amour et de beauté, d’intelligence, mais aussi de puissance jaillissante de création sans limite ni de temps ni d’espace. C’est la Vie éternelle qui n’existe en totalité pour l’instant uniquement en Dieu. Je traduis donc :
Père re-donne moi toute la puissance, la beauté, l’amour, l’intensité de la Vie…pour que ton fils te redonne cette Vie…
« J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. » et plus loin: « Je prie pour eux; ce n’est pas pour le monde »
Le message d’amour du Père est-t-il destiné seulement à un petit nombre pour lequel le Christ prie?
Impossible pour moi de croire qu’une partie de l’humanité soit exclue du salut.
Mais je crois aussi que le greffage sur le Christ pour rejoindre le Père ne peut pas se faire seulement par l’échange d’idées intellectuelles à répandre dans des foules, il faut un contact presque viscéral, connaitre le Christ au sens biblique, être marqué par sa présence en son corps. C’est un message qui passe de personne à personne
Et, sur terre, le Christ ne pouvait à lui seul atteindre tous les hommes. En envoyant des hommes libres et guidés par l’Esprit, il multiplie les contacts qui peuvent à leur tour se multiplier et atteindre les limites du monde et les limites des styles de vie, tout en respectant la liberté et la richesse de chacun.
Martine Vercambre
Ce passage nous donne le privilège d’entendre la prière que Jésus adresse à son Père. Ce qui est émouvant dans cette prière c’est alors qu’il s’adresse au Père avec une certaine intimité, je m’aperçois que Jésus prie pour Nous ! Jésus fait paraître toute sa compassion pour Nous, il brûle de Nous entrainer avec lui, de Nous unir à lui et de Nous faire connaitre l’intensité de la relation au Père qu’il a vécu en tant « qu’homme Jésus ». Il prie pour que Nous éprouvions la joie de connaitre le père. Dans sa prière Jésus demande au Père que nous ayons la vie éternelle par un bouleversant plaidoyer d’amour pour l’Homme. Pour Jésus la vie éternelle c’est connaitre Dieu et connaitre celui qu’il a envoyé. Connaitre Dieu ce n’est pas accumuler des connaissances, des notions abstraites comme un catéchisme où le cœur n’a pas sa part. Durant toute notre vie nous essayons de connaitre Dieu, à travers sa Parole et à travers le monde qu’il nous a confié, à aucun moment nous ne pouvons dire Je connais Dieu … car Dieu est au-dessus de tout ce que nous imaginons ou croyons comprendre de Lui. Connaitre Dieu c’est essayer d’entrer dans son intimité. Connaitre le Père c’est devenir jour après jour le disciple de Jésus, son ami, comme le dit lui-même Jésus « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15,15) Connaitre Dieu c’est ce chemin difficile qui demande chaque jour de s’ajuster à Dieu, en participant à sa gloire c’est à dire prendre conscience des œuvres du Père au quotidien, voir la beauté se répandre, la compassion envahir nos actes et nos cœurs. Il est touchant de voir Jésus prier pour que nous acceptions de nous revêtir de cette gloire qui est pour nous si difficile à entrevoir tant elle est parasitée par les gloires éphémères que nous offre notre monde et que nous cherchons avec tant d’empressement, poussé par nos égos, nos certitudes, nos égoïsmes, le paraitre …
Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde,
Jésus s’arrache à ce monde pour qu’à notre tour nous soyons pleinement acteur et participions à la gloire du Père à l’image du Christ avec l’aide de L’Esprit Saint
Ce verset m’incite à me poser la question : qu’elle est l’œuvre que le Seigneur me demande d’entreprendre aujourd’hui pour sa gloire ?
Corinne Martin
Aujourd’hui, je suis attirée par un petit « clin d’yeux » dans la première lecture. Après avoir vu Jésus s’en aller vers le ciel, les disciples retournèrent à Jérusalem. Et le narrateur précise : « La distance de marche ne dépasse pas ce qui est permis le jour du sabbat ».
Alors que nous vivons une période chargée d’interdits, que nous sommes à l’affut de la moindre autorisation (Quel périmètre de sortie ? Combien de personnes ? Quelle distance de sécurité ? Quelles mesures de protection ?) Je découvre aujourd’hui des disciples soumis eux aussi à des interdits. Et je pense au message du Christ : « Je ne suis pas venu abolir la loi mais l’accomplir » et à ces paroles qu’il a dites aux pharisiens en Matthieu 23 « Vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi: la justice, la miséricorde et la fidélité. » Jésus aujourd’hui nous demande de nous retrouver, dans la limite de ce qui nous est autorisé, mais avec un grand cœur, beaucoup d’amour, de bienveillance, d’attention à l’autre. Ne vivons pas ces contraintes dans la frustration et la récrimination, allons à l’essentiel : Recherchons le sens profond de nos rencontres, le cœur de notre relation à Dieu et aux autres, affinons tout ce que nous pouvons mettre en place à distance. Et n’oublions pas que la pratique des règles imposées permet de protéger en priorité les personnes les plus fragiles.
– Dans l’évangile, je voudrais souligner simplement cette phrase « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » Cette phrase me remplit d’espérance, elle est le signe que la vie éternelle commence ici, aujourd’hui, et qu’elle peut se propager sans limite. A nous d’en être les témoins !
Sabine Llido
Après la mort de Jésus, les disciples se confinent ensemble par peur des juifs. Ils ont peur d’être poursuivis, enfermés, mis à mort. Mais Jésus ressuscité les rencontre. La peur les quitte et ils retrouvent la joie. Puis c’est l’Ascension, ils sont de nouveau seuls. Ils se confinent à nouveau, mais non par peur, ils sont au contraire dans l’action de grâce, ensemble ils chantent Dieu et réfléchissent à la suite, Marie est avec eux. Ils prient pour discerner quel sera leur chemin. Le Psaume de ce jour nous rejoint : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerais-je ? » Je crois qu’Il est bon d’entendre ce message de confiance des apôtres. Ce message peut nous éclairer. D’abord ils se font confiance mutuellement. Ils ont vécu trois ans ensemble. Ils connaissent leurs propres défauts et ceux des autres. Ils se savent tous capables de lâcheté et de trahison. Ils acceptent pourtant de se réunir, de se parler, de se faire confiance. Il n’y a pas de société possible, si on se méfie les uns les autres, si on craint tous les autres, si on ne se sent pas en sécurité. Les apôtres ne sont pas naïfs. Ils savent que le monde extérieur est brutal quelquefois. Ils croient à l’amitié fondée dans la prière commune. Et ils pensent que l’amitié et la confiance sont plus efficaces que le rapport de force et la violence pour faire avancer le Royaume. Non seulement ils se font confiance entre eux, mais ils n’ont pas peur de l’avenir. Ils font confiance à Dieu. Mais maintenant ils ont vu Jésus ressuscité, ils n’ont plus peur de la mort. Ils sont devenus libres.
Et nous, nous savons que Dieu nous aime et que grâce à la résurrection du Christ, nous avons reçu la promesse de la vie éternelle, du bonheur. Croire que la vie a un sens, croire que le bonheur est possible, cela augmente beaucoup la confiance ! Sommes-nous conscients de nos responsabilités. Nous savons que Dieu nous fait confiance et cette confiance de Dieu nous donne confiance en nous-mêmes. Nous entendons le Christ nous dire qu’il prie pour nous. Le Christ nous dit explicitement que nous sommes capables de garder sa Parole. Non pas comme on garde un trésor, mais comme on garde une flamme, en la faisant vivre, briller. Le Christ nous prévient. Nous savons très bien qu’il ne sera pas facile de témoigner de Jésus, de témoigner de l’amour. Nous risquons d’être ignorés, méprisés, attaqués. Mais le mépris ne doit pas nous faire honte. Nous avons reçu gratuitement le don du bonheur et nous voulons en faire profiter gratuitement ceux que nous rencontrerons. Demandons à l’Esprit d’être encore plus audacieux pour promouvoir la confiance. Nos familles ont besoin de confiance. Nos entreprises ont besoin de confiance. Notre pays a besoin de confiance, pas d’imprudence, mais de confiance ! Si nous voulons vraiment le bonheur de tous, soyons des apôtres de la confiance. Oui, demandons à l’Esprit Saint de faire de nous des prophètes, demandons-lui de savoir dire par toute notre vie et nos paroles : « N’ayez pas peur. »
Antoine Jordan